Mikhaïl Boulgakov, Récits d’un jeune médecin

Il nous faut opérer sans guetter la facture,
Celle-ci gonfle à vu d’œil, immense fracture,
L'enfant vient et se déploie, telle une cigogne,
Gonfle ses poumons, pour la première fois grogne,
Un doux cri d'enfant facture cette naissance.

Mais le nombre de patients gonfle toujours,
Combien de cigogne avons-nous vu arriver ? 
L'hôpital va sûrement facturer l'amour,
Nourrissons que les cigognes ont apportés,
Aux jambes potelées, gonflées dans le berceau.

Les cigognes offrent aussi d'autres nouvelles,
De moindre facture, par conséquent moins belles,
La siphile attaque, la mortalité gonfle,
Une trachéotomie, la facture augmente,
Sans cette cigogne, la fille serait morte.

Comment faites vous pour être aussi serein ? Vous êtes si jeune et si savant … Vous me rappelez ce cher Léopold ! Comme il était beau dans son costume marron. Il était le meilleur, connu dans toute la région. La campagne ne venait que pour le voir. Quel dommage qu’il soit parti dans cette grande ville qu’est Moscou … Mais heureusement vous êtes là mon cher Mihaïlovitch, vous êtes son remplaçant légitime, et il est vrai que vous aussi vous faites du bon boulot ! J’aurais tellement aimé être comme vous, toujours garder la tête froide dans les situations qui ne s’y prêtent pas du tout.

Pourtant vous me sembliez parfois un peu frêle en arrivant au bloc très tôt le matin, mais à vrai dire, ça me semble logique qu’à une telle heure, vous ne soyez pas au meilleur de votre forme. Vous représentez l’excellence des médecins, le meilleur qu’on ait vu depuis ce cher Léopold Léopoldovitch, et je pense qu’après tout ce que l’équipe vous ait dit, vous le savez mieux que quiconque. Après toutes ces opérations effectuées et les maladies que vous avez soigné, je doute fort qu’il existe encore quelque chose qui puisse vous surprendre ! Après tout, vous avez vécu beaucoup d’évènements tragiques ou étranges, comme pour notre camarade Khoudov atteint de malaria, où l’on a vu son état s’empirer avec ces étranges rejets marrons causés par tous les sachets de kétamines qu’il a ingéré d’un seul coup. Heureusement que vous étiez là pour le sortir d’affaire !

Vous avez aussi vécu des jours très difficiles par le nombre de patients. Quand mangiez-vous ? Quand est-ce que vous avez pris du temps pour vous pour la dernière fois ? Ça se voit que vous prenez à cœur votre métier. Vous vous dévouez en temps que médecin quitte à y laisser la vie. C’est beau ce que vous faites mais vous devriez tout de même penser à vous. Après tout, si vous mourriez, qu’est-ce que l’on ferait sans vous dans notre hôpital ? Vous tirez les marrons du feu pour nos patients mais prenez soin de vous de temps en temps.

Cher camarade, Vladimir, vous avez beaucoup de qualités en tant que médecin et chirurgien. On pourrait réellement se demander ce qui serait capable de vous arrêter. Les hernies n’ont pas l’air de vous effrayer, les naissances, vous les maîtrisez, et vous avez même déjà réalisé différentes trachéotomies. Vos centaines d’opérations ont presque toutes réussies, et c’est un exploit ! Vous avez de nombreux mérites, vous qui arpentez les traces de Léopold, en cueillant les différents marrons qui frôlent vos chaussures. N’est-ce pas là l’âme d’un médecin ? Ne seriez-vous pas par simple hasard la représentation idéale du métier de médecin ? Sauver des vies avant de sauver la sienne, quel brave homme vous êtes Vladimir Mikhaïlovitch !

Note : 7.5 sur 10.

Contraintes d’écriture : Une redonde avec « facture », « gonfler » et « cigogne », puis une personnification en quatre paragraphes, avec le mot « marron » imposé. . (voir la page « Nos contraintes d’écriture » pour plus d’explications)

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