Chuck Palahniuk, Fight Club

Salle. Tyler Durden. Combats entre hommes. Paper Street Soap Co. Première règle du Fight Club. Ne pas parler du Fight Club. Si Tyler le dit, Tyler le fait. La vie est morose : le Fight Club soulage. Pas de chemise ni de chaussure pour le combat. Dernière règle : le combat est obligatoire pour les nouveaux arrivants.

J’ai rencontré Marla Singer, cette femme, menteuse parmi les menteuses. Elle fréquentait comme moi les réunions d’anciens malades, des parasités cérébraux. Elle toxicomane, moi imposteur, il fallait bien ça pour survivre dans cette société. Tyler le savait, je l’avais rencontré lors d’un vol improvisé, premier traitement. Il avait eu l’idée du Fight Club, réunion d’hommes qui veulent maintenant exister. Je suivais Tyler, je rêvais de sa confiance : je n’étais rien et il était tout. Puis j’ai emménagé chez Tyler pour me rapprocher un peu plus de son aura de puissance. Toujours de brillantes idées, du Fight Club à la fabrique de savon, Tyler avait le sens des affaires. Je ne savais plus vivre mais Tyler le savait, quand je dormais, lui travaillait, quand je suffoquais, il respirait. Tyler connaissait beaucoup de choses, il avait plus de vécu que les autres, il ne voulait pas vivre à genoux.

Tyler avait conquis Marla comme le désespoir assombrit les malades, ceux dont la seule vie est d’attendre le nouveau traitement. Ceux là-même que l’on retrouvait le soir au Fight Club, qui voulaient extirper leur malheur, aux yeux couvert de bleus. Tyler le disait : « chaque homme doit se battre pour sa propre survie » ; les Fights Clubs s’ouvraient alors dans toutes les villes mortes. Au Paper Street Soap Co. Tyler avait un autre plan, il voulait programmer ce que l’humanité connaitrait de plus beau : l’autodestruction totale. Tyler était un homme de confiance, toute son existence m’était partagée : je le connaissais, il me contenait ; un matin des plus sombres, il disparut.

Je le cherchais partout, dans tous les Fights Clubs, personne ne connaissait le créateur du Fight Club, la première règle était de ne pas en parler. J’ai cru que Tyler m’avait abandonné, comme le reste de mon existence, que devais-je faire devant le vide de son absence, Tyler le repère. Noires étaient mes dernières nuits sans lune, sans Tyler pour me guider de sa philosophie, le chaos me guettait chez moi, peut-être devrais-je aller me battre ? Tyler aurait eu la réponse, il connaissait tout, des bombes artisanales aux recettes pour un braquage réussi et il n’avait aucun doute, tout lui glissait dessus sans aucun accroc. Tyler savait pour la vie, il ne fallait plus rien attendre d’un quotidien monotone : seule la violence entre hommes sauvait la descente aux enfers, le Fight Club était universel.

Note : 8 sur 10.

Contraintes d’écriture : boule de neige en 30 phrases ; premier mot « Salle » ; 1 heure

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