Un petit cœur tout tout petit
Si peu visible et rabougri
Un jour il bat, l’autre il respire
Si peu fort qu’on ne peut l’ouïr
Soumis à l’oubli et aux rires
Tremblotant de son petit corps
Quelques cœurs s’amusent encore
Sans le voir lui et ses soupirs
Perdu sous une masse d’os
À bout de bras il s’en soustrait
Pompant son muscle de sang frais
Petit cœur redevient féroce
L’hémoglobine arrive en force
Sans raison le cœur est vivant
Gonflé à bloc, soudainement
L’absence de sang est atroce
Trop petit pour être aperçu
Pourtant moi je sais qu’il est là
Sa présence est ancrée en moi
Et jamais il ne m’a déçu
Nonobstant sa taille risible
Lui qui d’apparence apathique
Au fond il n’est que pathétique
Et cherche l’amour impossible